Crédit photo : Nicolas Job

Matthieu sous un tonnerre d’écume

Observer, s’émerveiller, sensibiliser sur la fragilité des écosystèmes insulaires

A propos de Matthieu

Je travaille dans le Pacifique depuis une vingtaine d’années, pour accompagner les décideurs et les communautés locales dans une gestion durable de l’environnement et une exploitation raisonnée de leurs ressources naturelles.

Naturaliste de terrain, passionné de photographie, j’ai mené mes études de biologie marine à Paris puis à Marseille. En 2000, mon stage de Master me conduit à Moorea.  C’est le choc ! La diversité des poissons coralliens, la beauté des îles, la culture polynésienne marquent un virage décisif dans mon parcours. Je cherche alors par tous les moyens à revenir dans le Pacifique.

Une opportunité se présente à moi en 2002 à Wallis et Futuna : piloter les missions d’observation du milieu marin du territoire et faire une thèse.  Je saute sur l’occasion ! Trois ans plus tard, un doctorat en écologie marine en poche, je me forme au recueil des savoirs écologiques et à la gestion de projets multiculturels. À 32 ans, en 2009, je prends la direction de l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie jusqu’en 2019.

Aujourd’hui, je travaille comme coordonnateur régional sur la pêche côtière et l’aquaculture dans le cadre d’un projet européen pour la Communauté du Pacifique (CPS), une organisation intergouvernementale.

Auteur et coauteur d’une quinzaine de publications, j’ai également publié quatre livres scientifiques et éducatifs sur la faune et la flore du Pacifique Sud.

De 2006 à 2012, j’ai cofondé et présidé la commission photo-vidéo sous-marine de Nouvelle-Calédonie (FFESSM) et réalisé de nombreux clichés sous-marins qui m’ont permis de remporter à cinq reprises le titre de champion de Nouvelle-Calédonie et de concourir au niveau national. J’ai été co-auteur et commissaire de l’exposition itinérante « Pêcher pour exister » présentée au Centre Culturel Tjibaou en Nouvelle-Calédonie et à Fidji (2017-2020). J’ai participé à différents documentaires sur la faune sous-marine et les savoirs écologiques des pêcheurs, diffusés sur les chaînes de télévision locales, France Ô et France 2.

Enfin, j’ai organisé plusieurs expéditions sur des sites isolés dans le Pacifique :

• à la rencontre des populations océaniennes au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée ;
• pour mener des études et inventaires de faune sous-marine (Wallis et Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie) ;
• à des fins d’exploration (ex : campagne « Nautile » à Lifou, publiée dans National Geographic).

Aquarelle : Bertrand Juncker

L'enfance de Matthieu

Côte d’Ivoire 1978, j’ai un an. Je ne marche pas encore mais je barbotte en apnée les yeux grands ouverts sur le fond de la lagune d’Abidjan. 

10 ans plus tard, sur les récifs du Cap Corse, je réalise ma première randonnée palmée. Émerveillé par la vie sous-marine, je décide de lier mon destin à celui des poissons. Je prends Maman à témoin : « Quand je serai grand je serai Océanographe ! ».  

Au cours des années qui suivent, j’occupe mon temps libre à des parties de pêche à la ligne en Gironde et de chasse sous-marine sur la côte Atlantique, en Corse, en Tunisie. Ma passion pour la mer grandit au fur et à mesure de mes immersions. J’imagine alors des poissons plus nombreux et plus colorés… Je rêve de poissons coralliens. 

En 2000, j’embarque pour le Pacifique finir mes études de biologie marine. Imprégné des palettes de couleurs des tableaux de ma mère, artiste peintre, et des croquis de mon père, architecte, j’ai pour seuls bagages : des livres de poissons, du matériel photo sous-marine, un maillot. J’ai alors 24 ans. 

À cette date, je ne quitterai plus l’Océanie.